À l’occasion de son premier concert à Bordeaux, le dimanche 20 avril prochain dans notre A-MBIENT ROOM, nous avons discuté avec Ryo Takahashi, également connu sous le nom de Panorama, un musicien japonais de musique expérimentale axée sur le glitch et le minimal.

Commençons par le début. Depuis quand fais-tu de la musique ?

Je crois que j’ai toujours été obsédé par le son. Enfant, je tapais sur tout pour entendre comment ça résonnait. J’ai commencé à faire de la musique plus sérieusement vers 15 ans, en bidouillant des logiciels sur un vieil ordinateur. Puis, petit à petit, j’ai découvert la synthèse modulaire, les micros contacts, le sampling… et je n’ai jamais arrêté.

Pourquoi le glitch et le minimal ?

Je suis fasciné par l’idée de fragmentation, d’erreur, d’incomplétude. Un son saturé, un souffle numérique, un click accidentel… tout peut devenir un élément musical. Le minimalisme, lui, me permet de sculpter l’espace, de donner une vraie place au silence. Le silence est une matière première.

Tu as des habitudes ou des manies en studio ?

J’aime travailler dans l’obscurité, avec juste une lumière tamisée. Je ne lance jamais un projet sans écouter d’abord quelques sons de la ville, comme un reset mental. Ah, et je n’utilise presque jamais de presets… je préfère construire mes sons de zéro, même si ça prend du temps.

Tes albums préférés, ceux qui t’accompagnent toujours ?

Difficile à dire, mais je reviens souvent à ces disques :

« Clicks & Cuts » (compilation Mille Plateaux)

« Alva Noto + Ryuichi Sakamoto – Vrioon »

« Ryoji Ikeda – Dataplex »

« Oval – 94diskont »

« Pan Sonic – Aaltopiiri »

Un endroit favori pour manger ? Pour prendre un café ?

À Tokyo, il y a un petit endroit à Shimokitazawa qui fait un curry incroyable. Pour le café, j’aime aller dans des lieux où l’on peut rester longtemps sans être pressé de partir. Je suis toujours à la recherche d’un café avec une bonne acoustique.

Et pour créer de la musique ?

Je peux composer partout, mais j’aime particulièrement les endroits où il y a une résonance naturelle intéressante. Un tunnel, un parking souterrain, un musée désert… J’aime enregistrer l’écho d’un lieu et le réintégrer dans mes morceaux.

Tu vas bientôt jouer à l’A-MBIENT ROOM de notre A-RECORDS, première fois à Bordeaux. Tu connaissais la ville ?

C’est la première fois que je viens, en effect. J’ai entendu dire que Bordeaux a une architecture magnifique, et j’aimerais bien me perdre dans ses rues avant le concert. J’espère aussi découvrir quelques disquaires et cafés.

Un dernier mot ?

Écoutez ce qui vous entoure. Même le bruit d’un néon peut être une mélodie.